Lorsque l’on accueille son deuxième enfant, on se retrouve très vite confronté à un nouveau challenge éducatif. C’est là qu’on découvre les conflits entre frères et sœurs ! Disputes, coups et hurlements en tous genres peuvent vite mettre à mal l’harmonie familiale. On peut très rapidement de retrouver en position de juge et arbitre sans pour autant l’avoir souhaité.

Dans cette vidéo, je te présente Céline Maisonneuve du blog apprendre-en-s-amusant.com,  qui est maman de deux enfants. Elle nous donne ses astuces pour gérer les conflits dans la fratrie et résoudre les disputes entre frères et soeurs !

Dans cet article nous allons voir comment les outils de la Discipline Positive peuvent nous aider à sortir de ce rôle d’arbitre. Nous verrons comment accompagner nos enfants pour qu’ils apprennent à gérer seuls leurs conflits. Enfin nous verrons aussi comment trouver ensemble des solutions de prévention.

1. Intervenir le moins possible dans les conflits

Principe de la non-intervention

En Discipline positive, ce que l’on prône concernant les conflits entre frères et sœur, c’est la non intervention. On va donc dire à nos enfants « je vous fais confiance pour trouver une solution entre vous ».

Si comme Céline tu as des enfants qui sont beaucoup ensemble mais qui ne savent pas encore bien gérer leurs demandes et les besoins des uns et des autres, les conflits entre frères et soeurs peuvent être très fréquents. Les cris, les pleurs, les demandes d’intervention sont un gros facteur de stress parental.

De nombreux parents ont l’impression d’être en permanence en train de faire « la police » entre leurs enfants. Le moindre cri devient alors une véritable alarme qui nous somme d’intervenir. Ainsi, on se sent contraint de décider chaque fois qui a raison et qui a tort, de trancher et prendre une décision.

La première chose à faire est donc de ne rien faire. On va éviter d’intervenir, on va dire à ses enfants « j’ai confiance, vous pouvez gérer ça entre vous». Et quel soulagement de ne plus endosser cette charge ! c’est vraiment quelque chose de désagréable et de particulièrement contraignant donc on va pouvoir se dégager.

Et on va le faire sereinement car on va constater que les choses se passent finalement mieux sans nous.

Le triangle de Karpman

Le but est de ne pas entrer, ou plutôt de sortir du « triangle de Karpman » : le triangle « victime- bourreau-sauveur ». Prendre parti dans un conflit entre enfants, c’est automatiquement attribuer le rôle de victime à l’un d’entre eux. Par conséquent c’est aussi attribuer le rôle de de bourreau à l’autre (ce qui fait de nous le sauveur).

Le problème du bourreau

Celui qui aura été désigné bourreau va entretenir de la rancœur envers son frère ou sa sœur. En effet, il va le juger responsable de la perte d’affection qu’il a subi. Il va également en éprouver envers nous pour avoir tranché en sa défaveur.

Le problème de la victime

Quand à celui qui a été identifié comme victime, il va avoir tout intérêt à reproduire la situation. Il cherchera à retrouver ce sentiment agréable qu’il y eu de protection et d’appartenance.

Le choix de la neutralité

Donc on peut tout simplement observer le conflit sans rien dire. De cette manière les enfants comprennent qu’on ne souhaite pas prendre parti.

L’idée est que le conflit lui-même présente moins d’intérêt pour les enfants que le fait de trouver une solution. Si papa ou maman n’intervient plus on supprime de leur conflit la lutte de pouvoir pour obtenir notre affection. On va pouvoir se positionner en  spectateur neutre.

Les conflits entre frères et soeurs redeviennent alors un simple désaccord sans implication affective. Les laisser se débrouiller permet également de leur apprendre à chercher des solutions par eux-mêmes. Et les enfants peuvent se montrer incroyablement créatifs sur ce sujet !

2. Ne pas prendre parti

 

Tu vas aussi pouvoir intervenir mais de manière neutre, sans prendre position.

Présence

Si c’est vraiment nécessaire, intervenir, en étant complètement présent avec eux, pas juste de loin. On s’assoit avec eux, on se met à leur niveau, à leur hauteur juste en les écoutant l’un après l’autre.

Questions utiles

Ensuite on va poser des questions qui vont orienter les enfants vers leur propre recherche de solutions. Par exemple « toi qu’est-ce que tu voudrais, comment on pourrait arranger les choses ? ». Tu peux également reporter la recherche de solution à plus tard si on constate que l’émotion est trop présente.

Attendre le calme

Si la colère est là, le néocortex n’est pas en capacité de fonctionner correctement. Il sera donc préférable de reparler des conflits lorsque tout le monde se sera calmé. C’est seulement à ce moment qu’on pourra trouver des solutions pour le futur. On peut donc intervenir si cela s’avère nécessaire. Par contre sans émettre de jugement ou d’opinion sur qui a raison ou qui a tort.

Proposer des choix limités

Un autre outil interressant que l’on peut utiliser, c’est l’outil des choix limités. On peut dire « vous pouvez arrêter maintenant la dispute ou alors je prends cet objet jusqu’à ce que vous ayez trouvé une solution ». Ou de la même manière, demander aux enfants de se séparer.

On peut les orienter vers un temps de pause pour que la colère redescende. Ils seront ensuite plus à même de trouver des solutions en ayant retrouvé leur calme.

Si l’émotion est très forte, on ne va parfois pas obtenir le résultat escompté avec cette solution. Tant que la colère est là cela va être difficile. Même si seulement un des deux se trouve dans une émotion de colère, il va être très dur d’être dans le rationnel. On aura besoin d’attendre pour trouver une issue au conflit qui convienne à tous.

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3. Accueillir les émotions

 

Dans le cas d’un enfant qui serait déjà dans l’émotion, dans la crise de colère, ces outils peuvent ne pas fonctionner. Ce qui fait appel au néocortex et à la raison comme la recherche de solution ne va pas être applicable.

Donc là on va favoriser le contact physique, si l’enfant l’accepte. Ça dépend vraiment des enfants.  Certains ont besoin de décharger seuls et d’autres ont besoin d’être contenus, vont rechercher le réconfort physique. On va pouvoir soit contenir l’enfant et lui faire des câlins, le prendre dans nos bras.

Il est possible aussi d’accueillir ses émotions verbalement, les nommer et les valider.

Le but c’est de faire redescendre la colère pour que l’enfant puisse à nouveau utiliser son néocortex. Une fois ses capacités de raisonnement de nouveau opérationnelles, l’enfant va pouvoir faire une recherche de solutions. Il va être dans de bonnes dispositions pour essayer de résoudre ses problèmes et les conflits. Il pourra trouver une solution qui fasse consensus.

Lorsque l’enfant accepte le contact physique, le câlin, c’est super parce que le câlin permet de sécréter de l’ocytocine. Cette hormone de l’attachement et du bonheur est produite par le cerveau. Pour cela il faut un contact physique pendant au moins 20 secondes. Et lorsque on sécrète de l’ocytocine, on va être détendu, on va ressentir un bien-être et supprimer le stress.

C’est cet état qui va nous permettre de ressentir de l’empathie envers l’autre et donc de comprendre son besoin. Donc le câlin va permettre à l’enfant d’atteindre cet état d’esprit qui lui permet de comprendre l’autre et son besoin.

4. Travailler en amont

Les jeux de bagarre

Parmi les choses qui peuvent accentuer ou créer les conflits entre frères et soeur, il y a les tensions de la journée. Un trop plein d’énergie accumulée sans possibilité de décharger peuvent déclencher des disputes. Pour les limiter on peut donc travailler en amont.

On va s’assurer que nos enfants ont suffisamment d’espace de décharge d’énergie dans la journée. Les activités physiques ou les sorties en plein air sont bien sûr des espaces particulièrement efficaces.

Malheureusement il ne nous est pas toujours possible de sortir ou de faire du sport dans notre quotidien. Comme le propose Céline Maisonneuve, on peut trouver des solutions pour canaliser l’énergie à la maison. On va par exemple pouvoir utiliser les jeux de bagarre le soir. C’est vraiment un outil super. C’est un moment où on va pouvoir décharger. Toujours dans une énergie forte, certes, mais avec une dépense physique et dans un esprit positif.

On peut aussi le proposer à ses enfants lorsque l’on constate que la tension monte, que l’énergie augmente. Dire « oh je vois des enfants qui ont envie de se bagarrer ! allez, venez jouer à la bagarre ! ».

On peut même s’inventer des petits rituels familiaux. Par exemple chez nous on enfile notre cape de bagarre pour se mettre dans le personnage. Tu peux aussi définir un lieu précis dans ta maison, un code secret pour déclencher la bagarre… le but est que l’enfant identifie bien qu’il est dans le cadre du jeu de bagarre. Qu’il fasse la différence avec l’affrontement réel grâce à des codes et des règles précises que tu vas adapter à ta famille.

Il existe aussi des jeux pour apprendre aux enfants à résoudre leurs disputes. Je t’invite à lire l’article spécifiquement dédié au sujet pour en savoir plus.

La communication bienveillante

Un autre moyen d’anticiper les conflits, c’est tout simplement de donner l’exemple d’une communication bienveillante à nos enfants. L’enfant est un être absorbant, il apprend par absorption de son environnement.

Par conséquent il apprend par mimétisme de nos comportements. Si au quotidien nous pratiquons une communication non violente il va l’assimiler. C’est tout naturellement qu’il va copier notre mode de communication non violente. Il va donc apprendre à s’exprimer de la même manière que nous.

Lorsque l’un de nos besoins se retrouve en conflit avec l’un des siens, on va donc commencer par accueillir ses émotions. Ensuite on va utiliser l’outil de recherche de solution. Si nous avons à cœur de trouver une solution qui fasse consensus et contente les besoins de chacun, là aussi il va assimiler cette technique. Il pourra alors la proposer à son tour lorsqu’il se retrouvera en conflit avec quelqu’un d’autre.

Apprendre à parler de son ressenti à la première personne plutôt que d’utiliser le « tu » accusateur, savoir exprimer clairement son besoin sont les bases de la communication non violente. C’est un outil que l’on peut leur transmettre. C’est donc d’autant plus efficace avec une fratrie car nous donnons l’exemple à tous les enfants de la fratrie en même temps. Ils vont donc pouvoir tous communiquer sur le même mode en suivant notre exemple !

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