Apprendre à apprendre : un principe très montessorien
Apprendre… c’est quelque chose que l’on va faire toute notre vie. Depuis nos premiers apprentissages jusqu’à notre mort, nous allons apprendre. C’est d’ailleurs une chance formidable que nous avons en tant qu’être humain. Mais comment apprendre à apprendre ?
En effet, lorsqu’on parle d’apprendre, on pense surtout à l’école. Si l’école est le lieu d’apprentissage par excellence, on peut apprendre partout et tout le temps. Mais savons-nous apprendre ?
Comment éduquer nos enfants à apprendre ? y a-t-il une seule manière d’acquérir de nouvelles compétences ? Apprendre signifie-t-il seulement mémoriser des notions ou retenir des cours ?
Nous allons voir qu’il y a de nombreuses manières d’apprendre mais aussi que nous n’apprenons pas tous de la même façon.
Grâce aux enseignements de Maria Montessori et de ses nombreuses recherches nous verrons pourquoi il est important d’apprendre aux enfants comment apprendre. Et comment cela peut booster leurs capacités et leurs ouvrir de nouvelles perspectives !
C’est quoi apprendre ?
Tout d’abord, qu’entend-on par « apprendre » ? « Apprendre » peut avoir la signification de « retenir », apprendre par cœur un poème ou une définition par exemple.
Cela peut aussi signifier acquérir une nouvelle compétence comme lorsqu’ on est en train d’ apprendre une langue ou comment résoudre des équations de Maths.
Mais cela peut également être assimilé à une nouvelle notion, comme lorsque l’on apprend d’une situation ou d’une expérience.
Une vision traditionnelle
En France aujourd’hui on a encore une vision de l’apprentissage très scolaire et didactique. Apprendre c’est retenir, apprendre par cœur, mémoriser par la répétition, la lecture et la concentration.
Ce sont les modes d’apprentissage qui sont valorisés et presque exclusivement les seuls enseignés.
Pour cette raison, on dispense à tous les enfants le même apprentissage des langues, des mathématiques, de la lecture, des sciences, etc. La plupart des élèves, collégiens, lycéens, étudiants vont suivre les même méthodes d’apprentissage durant toute leur scolarité.
Nous apprenons tous différemment
De la même manière que l’être humain présente une diversité de critères physiques, nous avons également chacun un développement cognitif et intellectuel tout aussi diversifié. Du fait de cette diversité, nous apprenons tous différemment et à un rythme différent.
Certains d’entre nous vont avoir par exemple une mémoire visuelle. Il leur suffira de lire un texte pour se souvenir que telle phrase se trouvait en bas à gauche de la page. Une personne avec une mémoire auditive va préférer réciter à haute voix son texte pour le mémoriser. Alors qu’une personne kinesthésique va elle avoir besoin de manipuler un objet ou alors de se déplacer, de bouger, pour retenir une leçon.
Certaines personnes ont la grande chance de savoir utiliser naturellement plusieurs de ces mémoires d’apprentissage.
Mais d’autres vont ne fonctionner que sur une seule d’entre elle. C’est ainsi qu’on va avoir des enfants qui rencontrent des difficultés scolaires uniquement parce que leur fonctionnement n’est pas pris en compte.
Ou tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas leur type de mémoire de travail principal ou encore ne savent utiliser qu’une seule technique de mémorisation. Tous ces éléments sont à prendre en compte pour pouvoir dispenser un enseignement qui ne laisse personne de côté. En prenant en compte les spécificités de chacun, en sachant comment fonctionne sa mémoire, on peut mettre en place une vraie stratégie d’apprentissage avec les bons outils.
Ce que Maria Montessori nous enseigne sur l’apprentissage des enfants
Les travaux de Maria Montessori ont confirmé bon nombre de ces hypothèses concernant l’acquisition des compétences et des connaissances par l’enfant. Via la pédagogie Montessori, nous pouvons apprendre à apprendre, de manière très pratique.
L’importance de l’environnement
Un des principes fondamentaux de la pédagogie Montessori est l’adaptation de l’environnement de l’enfant. Tout d’abord une adaptation en terme d’accessibilité.
Pour que l’enfant puisse être autonome dans les tâches. Cela parait simple et évident, pourtant beaucoup d’environnements d’apprentissage destinés aux enfants ne sont pas adaptés : matériel inaccessible seul car trop en hauteur, portes ou placard trop difficiles à ouvrir…
Nombreux sont les obstacles qui peuvent découler d’une non adaptation de l’environnement à l’enfant.
Maria Montessori nous a appris que le début de concentration d’un enfant est « aussi fragile qu’un bourgeon ». Par conséquent, la moindre difficulté d’accessibilité peut bloquer l’enfant dans sa démarche d’apprentissage et lui faire perdre sa concentration.
D’autre part, le jeune enfant va traverser des « périodes sensibles de l’ordre ». C’est-à-dire que l’ordre qui l’environne à l’extérieur va influencer son ordre intérieur.
Dans la pédagogie Montessori il est donc particulièrement important que chaque chose ait sa place. Ainsi, on ne va pas perturber les repères de l’enfant et bousculer son ordre intérieur.
En effet, un enfant rassuré par un ordre extérieur stable va également être plus ouvert et concentré lors des apprentissages.
La liberté source de discipline interne
Nous avons dans notre culture une conception de l’apprentissage qui est intimement liée avec la notion de contrainte, d’effort, voir de douleur. Pourtant là encore la pédagogie Montessori nous enseigne qu’il est possible d’apprendre librement.
Les environnements Montessori laissent l’enfant libre de choisir une activité parmi celles déjà présentées par l’éducateur. L’intérêt est qu’il va ainsi pouvoir travailler la compétence qu’il a choisi lui au moment où il en ressent le besoin.
Ce que l’on constate, c’est qu’un enfant qui a choisi son activité va présenter un niveau de concentration bien supérieur que sur une activité imposée. L’apprentissage est donc plus efficace lorsqu’on laisse l’enfant suivre son idée.
Le guide intérieur
Maria Montessori nous parle également de la notion de Guide intérieur. Il s’agit des impulsions d’apprentissage que ressent l’enfant par lui-même.
L’enfant va en effet suivre cet instinct qui le pousse à se développer, acquérir des compétences et des connaissances.
La pédagogie Montessori nous enseigne l’importance de respecter ce guide intérieur. Car en définitive il ne pousse l’enfant à travailler des compétences que lorsque celui-ci est prêt.
Le guide intérieur respecte l’évolution motrice, psychologique et affective de l’enfant. On peut donc considérer que si un enfant demande à accomplir une tâche, c’est qu’il est prêt à le faire.
Ainsi, on peut en déduire que apprendre à apprendre, c’est aussi suivre la direction proposée par son guide intérieur.
L’aide utile et le rôle de l’éducateur
En discipline Montessori, l’éducateur va tâcher de ne prodiguer que l’aide « utile ». C’est-à-dire que dans le processus d’apprentissage, on n’intervient que si l’enfant le demande.
Ce positionnement pédagogique, ne pas « faire à la place », permet à l’enfant d’apprendre à son rythme. De plus, cela évite de rompre sa concentration en intervenant dans son espace de travail.
Enfin, lorsque l’on intervient, on envoie le message « tu n’es pas capable » à l’enfant. Cela peut nuire à sa confiance en soi.
La multiplicité des modes d’apprentissage
Maria Montessori a été une des premières pédagogues à remarquer qu’il existe plusieurs manières d’apprendre. La pédagogie Montessori propose par exemple pour l’apprentissage de la lecture l’utilisation de lettres rugueuses.
Ce matériel permet à l’enfant d’apprendre en utilisant sa mémoire visuelle, auditive mais aussi kinesthésique (en manipulant la lettre) et sensorielles (par l’aspect rugueux).
Multiplier les possibilités de mémorisation est une clé importante quand on cherche à apprendre à apprendre.
La pédagogie Montessori ou apprendre à apprendre à l’enfant
- En créant pour l’enfant un environnement rassurant et stable nous allons lui apprendre à structurer son espace de travail.
- La liberté de choisir son activité et de suivre son guide intérieur lui permet d’acquérir l’autodiscipline.
- En n’intervenant que lorsque l’enfant le demande, nous l’aidons à prendre confiance en lui et en ses capacités et lui permettons de se concentrer.
- Enfin, en multipliant les modes d’apprentissage, l’enfant va apprendre à utiliser toutes ses mémoires de travail.
En suivant les principes de Maria Montessori, nous lui apprenons donc comment apprendre.
Pourquoi apprendre à apprendre ?
On peut s’interroger sur la nécessité d’ apprendre à apprendre. En effet, l’homme a de tout temps appris par lui-même et on peut se dire que le processus d’apprentissage et de compréhension est quelque chose de naturel.
C’est vrai, à moins de déficience particulière, l’être humain va toujours être capable d’acquérir des compétences, apprendre de ses expériences et comprendre de nouvelles notions dans une certaine mesure.
Mais apprendre à apprendre à un enfant (ou un adulte), c’est lui donner des clés pour à la fois gagner du temps mais aussi rendre moins laborieux, et donc plus ludique, le processus d’apprentissage.
Qui n’a jamais rêvé de pouvoir retenir plus facilement une page de cours ? Qui ne s’est jamais dit que si c’était moins dur, il pourrait apprendre l’anglais ou reprendre des études , s’inscrire à un cours pour adulte ? Avec les bons outils c’est pourtant possible.
Nous avons cette idée que l’apprentissage doit avoir quelque chose de pénible et de difficile. Pourtant, il existe de nombreuses techniques qui permettent de mieux apprendre, d’apprendre plus efficacement, plus rapidement et de manière plus ludique. D’améliorer notre capacité de rétention de l’information.
Ces techniques vont apporter à l’apprenant non seulement des méthodologies permettant de mieux retenir, mais aussi de l’ estime de soi.
En effet, lorsque le processus d’apprentissage est connu, que nous avons plusieurs outils à notre disposition, nous sommes bien plus confiant.
A l’opposé, lorsqu’une difficulté d’apprentissage se présente et que l’on n’a ni la connaissance des fonctionnements de notre cerveau, ni les outils pour l’appréhender, nous allons être confronté au stress. Le problème, c’est que les neurosciences nous apprennent que le stress est nocif pour l’apprentissage et nuit à l’attention. Un vrai cercle vicieux !
Un travers de notre vision éducative actuelle est qu’elle envisage les enfants comme des « réservoirs » à remplir. L’éducation traditionnelle privilégie donc le par cœur, la connaissance théorique et l’uniformisation des apprentissages. Et cela cause de nombreux problèmes : mauvaise estime de soi de l’enfant, échec scolaire…
Alors comment apprendre à apprendre à un enfant ?
Et bien tout d’abord en respectant les principes de la méthode Montessori vus plus haut.
En lui permettant d’acquérir les bases d’une autodiscipline et d’un environnement maitrisé, nous allons permettre à l’enfant de poser les bases de tout apprentissage.
De la même façon, nous allons lui donner à appréhender une large palette de techniques d’apprentissage. L’idée va être de lui donner une ouverture mentale sur les apprentissages.
Qu’il comprenne qu’il n’y a pas qu’une seule méthode mais une multitude. Que l’apprentissage n’est pas figé mais en mouvement et que lui peut l’être aussi. On peut apprendre le Français et la grammaire en lisant un livre, par le jeu, en utilisant des méthodes comment les cartes mentales ou en apprenant des phrases mnémotechniques, etc.
Ainsi nous allons lui donner confiance dans ses capacités, lui permettre de trouver les techniques qui lui conviennent le mieux.
Une multitude de techniques
L’idée derrière la notion d’« apprendre à apprendre » est que l’enfant ne soit pas prisonnier d’une méthode figée et universelle. Lui apprendre différentes techniques de mémorisation va lui fournir une véritable boite à outils dans laquelle il pourra piocher pour ses apprentissages.
En premier, plutôt que de se cantonner à réciter, à relire, à répéter, assis sur une chaise sans bouger on va lui présenter d’autres possibilités.
Des astuces mnémotechniques qui utilisent le langage ou le principe de la carte mentale qui sollicite différents types de mémoire vont par exemple permettre à l’enfant de s’ approprier le contenu à retenir. Résumer, faire des sketch-notes (prise de notes en dessin) ou du mind mapping sont des techniques qui permettent d’utiliser d’autres parties de notre cerveau pour mieux structurer et mémoriser des informations.
Elles poussent l’enfant à réfléchir plutôt que restituer sans compréhension.
D’autres techniques comme le fait de se déplacer ou de faire des mouvements pour retenir un texte vont solliciter plusieurs sens pour favoriser la mémorisation.
Apprendre à réfléchir
Au final, apprendre à apprendre, c’est apprendre à réfléchir. C’est certes apprendre à utiliser son cerveau et toutes ses capacités pour retenir une information.
Mais contrairement aux techniques classiques d’apprentissage basées sur le par cœur ou on va relire chaque ligne jusqu’à la retenir, le fait de combiner les techniques oblige à la réflexion. Lorsque l’on va chercher un moyen mnémotechnique de retenir une phrase on va devoir analyser ladite phrase et son sens.
On entend beaucoup parler de Mindmapping, ou carte mentale. Il ne s’agit pas d’un phénomène de mode, le succès de cette méthode est du au fait qu’elle est très efficace . En effet, pour faire une carte mentale il faut également décortiquer l’information, la comprendre, la visualiser… De nombreuses études ont d’ailleurs pu mettre en évidence l’efficacité de ces méthodes.
Mais derrière ces techniques de mémorisation, le plus important est ce que l’on enseigne à l’enfant de l’apprentissage. Le motiver en lui offrant plus d’autonomie, lui apprendre comment apprendre plutôt que d’essayer de le remplir de connaissances.
Reconnecter l’enfant à ses capacités d’apprentissage c’est aussi lui donner le goût d’apprendre. Faire de l’apprentissage quelque chose de ludique, l’inciter à jouer avec sa capacité cognitive avec des méthodes ludiques.
Car un enfant qui prend plaisir à apprendre pourra acquérir toutes les connaissances dont il a besoin. Alors qu’un enfant qui n’a pas le goût d’apprendre, même avec d’excellentes capacités de mémorisation, aura toutes les peines du monde à se motiver et pourra passer à côté d’apprentissages qui lui auraient pourtant bénéficié. Il est donc tout particulièrement utile pour les parents comme pour les enseignants de faire des formations pour aider les enfants à apprendre à apprendre.
Quelle formation pour apprendre à apprendre ?
Il existe de multiples formations pour apprendre à apprendre. Nous en recommandons deux en particulier.
Pour les enseignants, nous recommandons la formation J’enseigne dans la joie. Dans cette formation, vous apprendrez non seulement les techniques « apprendre à apprendre » telles que le mindmapping, l’utilisation des 5 sens, les tables de rappels, etc. Mais encore comment créer un climat de classe serein sans plus avoir besoin de recourir aux cris, punitions, menaces pour vous faire obéir. En effet, le stress diminue les capacités d’apprentissage des élèves alors que l’enthousiasme les accroît. Vous y trouverez de l’information et des exercices pratiques pour améliorer les capacités d’apprentissage des élèves.
Pour les parents, nous recommandons la formation J’éduque dans la joie. Dans cette formation, il n’est pas question des techniques spécifiques aux apprentissages scolaires, mais de comment faire pour se faire obéir sans crier et retrouver joie et sérénité à la maison. A nouveau, l’objectif est que l’enfant puisse grandir dans un environnement serein et joyeux afin de maximiser ses capacités d’apprentissage tout en faisant l’acquisition de compétences de vie.
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